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de son pouvoir ou de son orgueil ; il n’égare point dans un horrible désert une horde barbare pour lui imposer sa famille et son ignorance sanguinaire. Sa main n’est point armée du glaive des conquérans, il n’a ni extases, ni révélations.

Il est né dans la misère, et la supporte sans bassesse, sans envie et sans orgueil. Il ne désire, ni fortune, ni pouvoir, ni renommée. Il ne refuse ses consolations à personne, et ne recherche les hommages d’aucun. Si on le suit, c’est comme on suit un père, un ami, un bienfaiteur. Loin d’avoir un intérêt personnel à éclairer les hommes, il sait qu’en les éclairant il court à la mort : c’est la torche brillante qui ne nous éclaire qu’en se consumant.

Sa morale est pure et sans mélange d’erreurs, son âme est indulgente ; elle est d’autant plus miséricordieuse, qu’elle