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religion pure, consolatrice, pacifique, bienfaisante et tolérante, du christianisme en un mot, sur leurs lumières et leurs vertus, que sur tous les efforts de ceux qui ne sont pas, comme eux, les chefs et les flambeaux de l’Église. Il y en a, de ces véritables ministres du Seigneur, dans tous les royaumes de l’Europe ; il y en a, surtout en France. Ceux-là disputent peu, ne damnent jamais, laissent à chacun la liberté de sa pensée, et ne contraignent à suivre leur maître que par la force des bienfaits : douce violence ! contre laquelle personne n’est en garde, et que nul ne cherche à repousser.

Cependant l’ambition s’empara des disciples ; ils fondèrent une société nouvelle ; il y eut un empire dans l’empire. César et le sénat régnaient publiquement sur les peuples, mais les évêques gouvernaient en secret les chrétiens. Quand les empereurs devinrent chré-