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tiens, les évêques avouèrent d’abord leur suprématie ; mais l’empire tomba sous le fer des barbares, le flambeau des lettres s’éteignit ; et dans ce désordre affreux, les nations, autrefois vaincues, s’étant emparées des débris de l’empire, les esclaves ayant imposé leurs chaînes à leurs maîtres, tout croula, le trône d’Auguste et les temples de l’Olympien, les tribunes du Lycée et du Forum. Les barbares, étonnés eux-mêmes de leur victoire, embarrassés de leur triomphe, tournaient encore les yeux vers le Capitole ; ils cherchaient quel héros oserait y reprendre le sceptre du monde. Ce héros avait marché à la faveur des ténèbres ; il avait gravi, en rampant, les marches du trône. Sa petitesse et l’obscurité avaient empêché de l’apercevoir. Le héros s’assied enfin sur la pourpre, et s’écrie : Je suis Dieu !

Ce Dieu était un homme, ce héros était un prêtre.