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en holocauste sur tes autels déshonorés, leurs dépouilles fussent partagées par tes faux prêtres. Le malheur et la pitié les ont réunis dans ce lieu d’angoisse et de miséricorde ; ils y sont plus étonnés encore de ne pas se haïr que de vivre. Achève de les éclairer ; fais-leur reconnaître, aux traits de leur visage, qu’ils sont nés frères ; et aux sentimens d’amour ou de bienveillance ranimés aujourd’hui dans leur âme, qu’ils doivent vivre en frères. Reçois donc ici nos sermens, attestés par nos larmes, garantis par notre repentir, que ton nom va devenir pour nous le signal de la paix ; et que si jamais, à la voix de tes faux ministres, nous reprenions les armes impies dont ils chargèrent nos mains, ce serait pour repousser loin de nous ceux qui nous commanderaient de nous haïr.

Alors, il s’adresse à ses malades, et leur dit : Venez tous dans mes bras, et jurez-y de vous aimer !…