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CHAPITRE XXXIV.

L’ombre de Samuel


Pour resserrer les liens de l’amitié nouvelle, le vieillard résolut de réunir tous ses malades dans un banquet. Il voulut faire boire dans la même coupe les enfans de Baal et de Jehovah : il y parvint, mais son triomphe fut court.

Le saint moine roulait dans sa tête un grand projet ; il cherchait à rallumer dans l’âme de Florestan le flambeau de la religion, prêt à s’éteindre. Ce héros, jadis si ferme dans la foi, chancelait maintenant ; les discours du vieillard l’avaient ému ; les victimes égorgées à Jérusalem, par son bras catholique, lui parurent sortir des carrières, l’entourer,