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du ciel dont vous portez sur l’épaule la croix sanglante ; n’oubliez pas que les barbares dont vous vous reprochez la mort, attachèrent Dieu lui-même à l’arbre de la croix, et que tout le sang de ce peuple criminel ne suffirait point pour effacer la trace d’une seule goutte du sang de Jésus. Vous avez vengé Dieu ; quelles plus nobles destinées pouvaient vous être accordées ? »

Au doux son de ces flatteuses paroles, la paix rentra dans le cœur du guerrier ; ses yeux fatigués se fermèrent ; le sommeil revint. Le moine s’apercevant qu’il allait s’endormir, lui parla plus doucement encore. Entr’ouvrant le lit du héros, il posa lentement une main sur son cœur, la chaleur en éleva les battemens, elle produisit, hâta, ou seconda une nouvelle rêverie. Ceux dont le cœur est ainsi pressé pendant le sommeil par une main légère, et dont