Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 3.djvu/84

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 80 )

tous ceux que tu hais, et j’attends aujourd’hui la récompense de ma tendresse et de ma barbarie.

Mon doux ami, répondit le moine, répondant pour Gabrielle ; mon doux ami ! ta récompense sera la mienne. Gabrielle n’a jamais désiré que toi, Gabrielle loin des lieux où la gloire et l’honneur guident tes pas, n’a fait des vœux que pour ton retour, mais tu ne dois revenir près d’elle que lorsque tes sermens seront accomplis ; tu les oublies, tu oses habiter avec des infidèles, et ton cœur abusé te parle en leur faveur. Te voilà couché parmi ces ennemis de Dieu, sur la même terre où ton Dieu mourut ; et ton bras est désarmé, et tu perds, en un moment, et la protection du Ciel et tes droits à la main de ton amie ! Tu me juras d’être fidèle, à lui comme à moi, puis-je reconnaître mon amant dans un parjure ? Sois ferme dans ta foi, comme dans ton amour ; et nous serons ta récom-