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vraient, et le Christ apparaissant au milieu des éclairs, s’écriait Florestan est mon vengeur !

Le sourire revint sur ses lèvres, son cœur battait avec calme, et sa bouche laissait échapper le doux nom de Gabrielle. Le moine comprit qu’il la voyait ou l’appelait, le Ciel lui inspira de lui répondre, il adoucit sa voix et jeta tendrement dans son oreille ces deux mots : Me voici !

Je te revois, lui répondit le chevalier d’un ton mal assuré ; insensiblement il s’exprima sans gêne et sans hésitation ; je te revois, douce amie !… qu’il me tardait d’avoir accompli le pélerinage prescrit à mon amour ! J’ai, comme tu l’as voulu, frappé les infidèles partout où j’ai pu les atteindre, ils sont morts, mais c’est toi qui leur arrachais la vie, car mon cœur plus pitoyable les eût laissé vivre peut-être. Mon amour pour toi m’a tenu lieu de haine pour