Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 3.djvu/86

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viens à toi-même en revenant à moi. Prends toute ma haine pour les ennemis de l’Église ; cesse d’épargner ceux qu’elle a maudits, tu n’es point en France, un rêve t’abuse ; tu dors sur les terres de Damas, dans une maison infâme, où l’on a pitié des infidèles, où l’on arrache au trépas ceux auxquels ton devoir est de le donner. Florestan, tu dors ; touche autour de toi, tu reconnaîtras ton lit ; tu dors dans la maison d’un vieux hérétique. Ce scélérat veut te corrompre, et tu dois en délivrer la terre.

Dieu juste, s’écria le guerrier, si je dors, pourquoi m’envoyez-vous ces fantômes cruels, qui demandent à mon bras un crime horrible ? Tantôt un moine m’a prescrit de frapper ce vieillard secourable, maintenant l’image fantastique de ma bien-aimée vient me proposer le même forfait. Retire-toi, vaine ombre, retire-toi ; si je veille je suis en France, et là tout est chrétien.