Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/108

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étaient déjà morts, il se tenait encore aux aguets pour voir comment leur arrivait la pâture miraculeuse.

Les dévots, privés du plaisir de voir brûler la jeune baronne, n’en furent que plus ardens à poursuivre les autres sorciers. La misérable vieille, dont personne ne prenait la défense, fut arrêtée et soumise à toutes les expériences ordonnées par les théologiens et les jurisconsultes. On la dépouilla de ses vêtemens, on l’épila, on enfonça des pointes de fer dans son corps, on la jeta dans la rivière, on lui donna la question, et l’on obtint d’elle tous les aveux désirés. Elle fit la description du Diable et du sabbat, et nomma ses complices : ses complices emprisonnés et torturés, nommèrent d’autres coupables, lesquels firent aussi d’importantes révélations. Dans quelques jours les prisons furent remplies de sorciers, et