Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 105 )

les champs couverts de suspects, cherchant, par la fuite, à se soustraire à la justice ; on ordonna de leur courir sus. Les fidèles prêtaient main-forte à l’Église, mais souvent tel qui venait d’assommer un sorcier rebelle, se voyait arrêté, lui-même, pour crime de sorcellage. Plus on en arrêtait, plus il y en avait à saisir ; un cri général de haine et d’extermination s’éleva contre ces enfans du démon ; ils se vengeaient par mille forfaits de la haine publique. Les vignerons se plaignaient que, par de continuels orages, ils faisaient couler les raisins ; les meûniers, qu’ils empêchaient de pleuvoir ; les laides femmes, qu’ils nouaient les aiguillettes. Ce fut là leur crime le plus ordinaire. Les béates étaient furieuses, elles appelèrent les prêtres à leur secours ; les prêtres accoururent, exorcisèrent, dénouèrent les aiguillettes, et calmèrent, pour quel-