Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/124

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mais toujours par la faute des veufs ou des veuves, et jamais par celle de l’os du prophète. Larmes de veuves et d’héritiers, répondait-il aux incrédules, furent toujours chants de victoire.

Pour moi, dit le baron en partant, je désire tellement que ma fille vive, que sa mort amènerait la mienne ; ma foi est si forte que je néglige tous les moyens offerts par la médecine pour l’empêcher de mourir, sûr que le carme, son manteau et le tibia, la feront renaître ; en un mot, je suis tellement persuadé de la vertu de ces saintes reliques d’Élie et d’Élisée, que si elles n’opéraient point, ce serait une malice de l’enfant du Carmel, et je l’exterminerais de ma propre main sur le tombeau de ma fille ; je suis donc bien sûr du miracle. Je pars, et si le moine ne veut pas venir de bonne volonté, je l’attache à la queue de mon cheval, je m’empare du tibia et de la