Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/125

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 121 )

guenille miraculeuse, et je reviens au grand galop avant l’expiration des quarante-huit heures ; il partit.

Toute la contrée attendait son retour avec impatience ; les dévots chantaient déjà victoire ; les amis de Gabrielle doutaient et priaient ; les Albigeois, c’est-à-dire le grand nombre, car la secte hérétique était déjà forte, haussaient les épaules, mais les fidèles se promirent bien de les leur abaisser à coups de bâton après le miracle, et même de les exterminer s’ils ne se défendaient pas, car dans le midi le zèle de la maison de Dieu recule devant la résolution, et l’on traite presque comme orthodoxe l’hérétique contre lequel il faudrait se battre, tandis qu’on assassine sans pitié ceux qui veulent bien se laisser assassiner.