Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/127

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 123 )

la fidélité de Gabrielle envers son Florestan ; il doit la proclamer la plus fidèle des amantes, sinon la plus belle. Quant à sa beauté, rien ne saurait l’égaler ; plus il voit de beautés célèbres, plus il en est convaincu ; mais il n’est pas aussi certain de sa fidélité, malgré sa propre expérience ; mais enfin, puisque le sort des combats le contraint à proclamer la plus constante en amour, il veut mettre le bon droit du côté de la fortune et de la victoire ; il emploie tous ses moyens auprès des dames pour les subjuguer et faire que l’amante de Florestan, la seule qui lui ait résisté, reste au milieu de son sexe vaincu, comme une exception à sa faiblesse, comme un monument merveilleux des triomphes du vainqueur, et semblable à ces colonnes debout, seules, au milieu des déserts habités jadis, et qui annoncent aujourd’hui bien mieux que leur victoire sur le temps, la victoire du temps sur tout ce qui n’est