Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/135

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Ce chevalier était d’abord un bien mauvais sujet, comme disaient les douairières auxquelles il ne disait rien, ou un homme accompli, comme l’attestaient les mamans qu’il avait l’air de vouloir courtiser parce qu’elles avaient de jolies filles ; mais quoiqu’il en fût, il s’était bien amendé. En courant le monde, il était devenu tout-à-fait homme de bien, malgré le proverbe. La preuve en est dans sa conduite nouvelle. Être aimé, rompre, et rire de la délaissée, était jadis l’affaire d’un moment ; il croyait la désoler et venger l’honnête amant quitté pour lui. Cette fois il fit des réflexions profondes.

Les femmes, se dit-il, me traitent de scélérat ; et, quoique ma scélératesse soit assez de leur goût, puisqu’elle ne les effraie ni ne les étonne, peut-être n’en est-elle pas moins un tort de ma part : elles quittent leurs amans pour moi, parce que, disent-elles, je suis