Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/136

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l’homme créé par le ciel tout exprès pour elles. Elles ont été fidèles à leur amant avec tout autre, et sans moi elles l’auraient toujours été de même. Dois-je les punir de me trouver aimable ? Si je vous avais vu le premier, je n’aurais aimé que vous, m’ont-elles dit ; supposons que j’aie été le second : elles m’ont vu ; il ne doit pas y avoir de troisième ; restons-leur fidèle à toutes, c’est-à-dire faisons croire à chacune que je l’adore toujours ; si je suis aimé de cent femmes à la fois, ces cent infidèles ne l’ayant été qu’à cause de moi, sont dès ce moment cent amantes fidèles, à toute épreuve, et qui seront toujours à moi ; et comme je n’en veux plus, elles ne seront à personne, personne ne pouvant plus les séduire ; quel honneur n’en résultera-t-il pas pour ces dames et pour moi ? Supérieur aux missionnaires, j’aurai fait chasser les soubrettes complaisantes, refuser les billets doux, et mettre