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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/14

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main, et à moitié descendu dans la fosse, appelle, comme le temps, le cadavre qui a cessé de vivre, la troupe éplorée qui, pour quelques momens, survit au mort, et le prêtre qui la console.

À cette vue elle se lève tout-à-coup, s’écrie, et s’élance vers l’autel ; elle veut aller mêler ses prières à celles des prêtres, embrasser le cercueil de son amant ; la porte de l’église est ouverte, elle oublie son dessein pour se ressouvenir du moment où cette porte fatale s’est fermée devant ses pas ; elle croit la voir s’ébranler encore, et le même élan qui devait la conduire à l’autel, lui fait franchir le seuil de l’église ; elle s’éloigne, poursuivie par les cris du hibou caché dans les tours du clocher, par le son du beffroi et les chants funèbres des prêtres ; tandis que le rossignol, chassé du figuier sauvage par ces bruits sinistres, semble l’attendre sur un saule solitaire pour