Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/13

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sur les tours de l’église, qui battait l’air de son aile sinistre, et troublait de ses cris aigus le silence des tombeaux, lui parut être les gémissemens de cette ombre.

Maintenant couchée sur la pierre froide, elle se laisse aller à de plus douces idées. Le chant du rossignol, rendu plus éclatant encore par l’écho des voûtes sonores, éloigne de sa mémoire le souvenir des lieux où elle est, et de l’accident terrible qui l’y a retenue. Mais hélas ! sa mémoire revient, Gabrielle se trouble ; elle veut, pour s’assurer de la vérité, porter sa main sur le gazon, elle touche le pavé, frémit et s’éveille tout-à-fait au son lugubre de la cloche des morts et des chants funèbres des prêtres réunis à l’autel autour d’un cercueil. Elle voit bien véritablement les tombes ouvertes, les lueurs sépulcrales de la lampe funéraire, et le fossoyeur impatient qui, cette lampe à la