Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/143

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 139 )

du siècle ; je me fais un plaisir délicieux de lui procurer ce triomphe, il avancera peut-être mes affaires, car je sens que je l’adore ; et je m’acquitterai envers ces pauvres femmes en leur faisant faire connaissance avec les cinquante chevaliers et les cinquante écuyers donnant du cor, cela fait un pour chacune, et peut-être le ciel les a-t-il créés les uns pour les autres, à mon défaut. Ce n’est pas pour rien que cette pensée m’est venue ; les voies de la Providence sont quelquefois bien obscures ; ainsi l’a dit l’autre jour le prédicateur.

Les lettres de convocation expédiées, le chevalier des Mœurs, à la tête de ses cinquante chevaliers et de leurs écuyers, se mit en marche vers les terres du baron ; ils traversèrent cette ville qui règne sur deux fleuves tributaires, aussi fameuse par la beauté des dames que par le noble courage des habitans ; on accourut sur leur passage, et le bruit de