Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/154

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guedoc, la chaîne des Pyrénées et des Alpes, bornes de l’horizon, et la mer qui ne finit pour lui qu’où finissent ses regards. Le soleil sortant des ondes enflammées montait rapidement dans les airs ; bientôt il versa des torrens de feux sur ce tableau magnifique. Tout-à-coup les vents s’apaisèrent, les nuages se rejoignirent et voilèrent l’étendue. Cependant un des rayons du soleil, entrouvrant les vapeurs sur un seul point, laissa voir à Florestan un vieillard vénérable, debout sur la cime d’un rocher ; ce rayon solitaire, au milieu des nuages, frappant le front de l’inconnu, tandis que tout ce qui l’entoure est dans l’obscurité profonde, ressemble aux feux de la lumière céleste, dont sont revêtus, dans la pensée de Florestan, les habitans du ciel. L’Éternel, sur le Mont-Sinaï, s’il prit aux yeux de Moïse la figure humaine, n’inspira pas au chef des Hébreux plus de vénération