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c’étaient les louanges du Très-Haut. L’étonnement du guerrier fut extrême ; ces cantiques religieux l’émurent, le touchèrent, le ravirent. Perdu dans les nuages, il ne savait si c’était la voix des anges, célébrant la justice de l’Éternel, ou celle des hommes, implorant sa miséricorde.

Alors des larmes, mais des larmes de résignation et d’espérance, des larmes du cœur, les seules douces qu’il eût versées depuis son départ de la terre natale, coulèrent, sans effort, de ses yeux attendris. Il éleva vers le ciel le bras qui lui restait, et, sans ouvrir la bouche, son émotion ne pouvait le lui permettre, il joignit sa prière intime aux chants religieux.

Tandis qu’il prie, le souffle des vents dissipe les nuages du midi ; et comme pour lui faire aimer ce Dieu qu’il invoque, par le spectacle de ses œuvres, il lui montre la vaste plaine du Lan-