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parce qu’ils étaient pauvres ; ils n’avaient point de temples parce qu’ils n’en sentaient point la nécessité, ou plutôt ils avaient pour temple la voûte éternelle, pour autel la terre parée des bienfaits de son créateur, pour prêtres les chefs des familles, et pour doctrine leur vertu et l’évangile. Tous les soirs, autour du foyer, le père lisait la bible à ses enfans. Il leur faisait connaître la sainteté du dévoûment à la patrie, à la famille, à l’amitié, si souvent célébrée dans les livres des Hébreux ; et, quant aux histoires particulières renfermées dans ces livres, il s’en remettait à leur raison non froissée par les préjugés, et leur raison distinguait aisément ce qui n’était que le récit d’un événement véritable ou supposé, de ce qui devait rester comme règle et précepte. La nôtre est moins libre, et nous avons besoin de l’éclairer par la critique.

Florestan, retenu par leur bienveil-