Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/174

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être, le seul qui l’accueille dans sa patrie ; des larmes abondantes, les larmes de la reconnaissance, de l’amitié, et celles que lui arrache le sentiment de l’abandon où il se trouve, coulent ensemble des yeux du Croisé ; tenant son chien dans ses bras, les yeux baignés des pleurs que son chien essuie, Florestan s’écrie : « Dieu cruel, vous voyez ce que je rapporte à mes amis de tout ce que je fus, et je vois, peut-être, tout ce que je retrouverai de mes amis !! »

Ils continuèrent leur route, le chien courant en avant pour annoncer le retour de son maître, et revenant à lui pour le guider. Il était déjà nuit à leur arrivée dans le bourg ; Florestan marchait vers le château, le chien, arrêté devant ses pas, aboyait, et saisissant le bout de son long vêtement, le tirait d’un autre côté. Florestan prit d’abord ses efforts pour des caresses ; mais en