Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/173

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C’était l’heure où la lumière expire, la dernière heure de l’attente, celle où l’on n’espère plus les voyageurs en retard, celle où Gabrielle retournait sur ses pas. Le chien, fatigué de sa course infructueuse, revenait tristement ; tout-à-coup, il s’arrête sur la place où Florestan a passé, se consulte, et ses membres frémissans expriment son espérance et sa joie. Il suit cette trace, il arrive auprès du pélerin sans aboyer contre lui, malgré ses vêtemens en désordre ; il tourne tout autour, le regarde et se retire ; il flaire encore en remontant la route parcourue. Sa joie renaît, il revient, il court, il vole, il le sent enfin lui-même, plus de doute ; l’agitation de sa queue, ses sauts devant son maître, ses cris pitoyables, ses caresses multipliées, lui disent qu’il l’a reconnu ; Florestan le reconnaît aussi, s’arrête, s’assied, le chien vole sur ses genoux, Florestan le prend dans ses bras ; c’est le premier