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n’est pas morte, l’éveillèrent tout-à-fait. Il se soulève, et ses regards étonnés virent à la fois Gabrielle dans un cercueil, et l’ange de la fontaine des Rêves penché sur le cercueil, et pleurant sur Gabrielle et sur lui.

Si son réveil lui eût offert seulement le spectacle de son amante dans la tombe, il eût achevé le dessein retardé par son prompt évanouissement, il eût répandu son sang sur le corps de sa bien-aimée ; ou, baissant la pierre des tombeaux, il se fût fermé toute issue, et eût attendu la mort sur le cadavre de son amante. Mais la présence de cet être arrivant toujours au moment du désespoir pour lui rendre la vie, pour le secourir ou le consoler ; ces paroles, dont la toute-puissance avait ranimé son âme, Gabrielle n’est pas morte, lui montrèrent le ciel ouvert à ses pleurs, et forcèrent la parque de renouer les fils trop tôt déchirés d’une si belle vie.