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Sans oser regarder l’ange de la fontaine des Rêves, car il ne doutait plus de sa divinité, il s’agenouilla, et lui dit :

« Ministre de la clémence divine, tu ne m’aurais point rendu le jour si Gabrielle ne devait le voir encore ; ta pitié serait trop barbare. Ranime cette merveille du monde, ou laisse-moi mourir !… »

L’ange interrogeait d’une main le cœur de Gabrielle, de l’autre répandait sur elle des eaux salutaires ; Florestan, agenouillé, frappait de son front la terre des tombeaux ; et le chien fidèle, ayant saisi les vêtemens de sa maîtresse, s’efforçait de la tirer du cercueil.

Le silence de l’ange épouvantait Florestan ; enfin il s’écrie : elle est sauvée ! Florestan se lève, et la voit palpiter ; il lui faut maintenant, reprit l’ange, l’air pur du ciel ; reste auprès d’elle, je vais t’envoyer du secours.

Il sortit ; Florestan, resté seul, la