Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/190

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En revenant à la vie, elle retrouva donc sa raison, sans avoir rien perdu de son amour ; et le soleil, à son retour, retrouva presque brillante déjà de santé celle que ses derniers rayons avaient accompagnée jusqu’à la porte des tombeaux. Ses compagnes étaient accourues auprès d’elle ; elle était debout au milieu de leur troupe ravie, et parlait déjà de s’en retourner à pied dans son château.

Cependant Florestan avait passé la nuit en prières sur l’escalier du vassal. Il demandait ardemment à cet ange de miséricorde, son protecteur et son appui, la guérison de sa bien-aimée ; il offrait à son Dieu les restes de sa vie, pour un seul jour à passer auprès de Gabrielle sauvée ; son œil solitaire, plein de larmes, sa bouche défigurée, son bras malade, tout le spectacle de sa misère qu’il étalait avec une espèce d’ostentation devant son Dieu, semblaient lui reprocher la rigueur de sa