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planait sur l’horison, il éclairait de toute sa lumière ce théâtre de tant d’événemens.

Ce mot, qu’il vienne ! retentit dans le cœur de Florestan, et cet amant estropié, la bouche de travers, borgne, défiguré par la petite-vérole, le visage brûlé par le soleil d’Asie ; vieilli par le malheur et la souffrance, fatigué par la route, exténué de fatigue et de besoin, perdit toutes ses forces au moment où la certitude de son bonheur frappa son oreille. Qu’il vienne ! s’écriait Gabrielle, et Florestan, appuyé contre la porte, tremblant, presque inanimé, ne peut répondre au vœu de son amante ; ô ciel ! s’écrie-t-elle, m’étais-je flattée d’une espérance vaine, faut-il l’aller attendre encore et ne pas le voir venir. Si Florestan était auprès de moi, Florestan serait dans mes bras.

Le désir de la consoler le ranime, il se relève sur ses jambes affaiblies, en