Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/198

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événemens échappés à sa mémoire. Gabrielle a plus aimé Florestan qu’elle n’en fut aimée, répondit-elle ; quels lieux n’ont pas gémi de ma douleur ; quels chevaliers de l’Occitanie ou de la France ne l’ont pas célébrée ; quelles dames l’ignorent ? Vous êtes descendu pour moi dans les tombeaux, mais avant vous j’y descendis pour Florestan ; ma mort ne vous a point ôté la vie, et le doute de son trépas m’avait donné la mort. De quoi vous plaignez-vous ? Où est ce Florestan que j’adorai, que j’aime toujours, que j’allais attendre sans espérance de le revoir, que je veux aller attendre encore ; qu’il vienne et je suis à lui. J’aimais et sa douce voix, et son doux sourire, et ses yeux charmans, et son cœur vertueux : cette voix tendre, ce doux sourire, ces beaux yeux, ce cœur noble et vertueux, c’est là Florestan. Je vous vois, mais je ne vois rien de lui. Je suis moi, la Gabrielle d’autre-