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toi. J’ai cueilli les lauriers de la victoire, les palmes de la foi ; j’ai subi toutes les misères de la vie pour te plaire ; et quand je reviens, après avoir tout perdu, afin de te retrouver ; après avoir tout immolé devant mon amour ; tu me repousses et me rejettes ! Je ne suis pas Florestan ! Et qui donc aura mon cœur ?… Tu me méconnais et je vis encore ; et moi, dans l’horreur des tombeaux où naguères tu dormais du sommeil éternel, je t’ai reconnue au milieu des ossemens de tes ancêtres ; je n’ai pas craint le trépas, je t’ai suivie parmi les morts ; et toi, tu me fuis dans cette vie que tu dois à mon amour et à mes prières. Ah ! Gabrielle… peux-tu me repousser ! Je suis malheureux, le plus malheureux des hommes !

Il eût parlé plus long-temps encore, sans obtenir de réponse, s’il n’eût prononcé les mots de tombeaux et de morts ; ces noms lui rappelèrent des