Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/20

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 16 )

les prêtres s’adressent donc aux saints, et les fidèles aux prêtres ; ainsi la religion est toute en dehors de Dieu, elle est de l’homme aux pontifes, elle est des pontifes aux fétiches ; rien ne ressemble à l’athéisme comme le polythéisme ; mais qu’importe ? le but est atteint. Les prêtres se sont mis entre l’homme et la Divinité ; ils sont parvenus à gouverner la terre, en lui persuadant qu’ils ont du pouvoir dans le ciel. Telles étaient les conséquences de la religion sacerdotale dans les siècles de barbarie dont j’esquisse les mœurs.

Les pélerinages, les processions, les ex-voto ne ramènent point Florestan. Un moine, qui s’était impatronisé dans le château, dont la cuisine lui convenait, offrit de faire expliquer le diable sur le sort du Croisé. Il y avait alors beaucoup de possédés, parce qu’il y avait beaucoup d’exorciseurs. Le moine interrogea un démon, renfermé dans le corps