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Pendant ce temps, les dévots entouraient le bûcher, en chantant des hymnes à la gloire du père et du fils ; les prêtres soufflaient le feu ; les sorcières brûlaient en jetant de hauts cris. Le baron, ayant vu sa fille ressuscitée, avait fait délier le carme, et lui attribuant cette résurrection, avait fait mettre ses vassaux à genoux, s’y était mis lui-même, et criait miracle de toutes ses forces ; les dévots, les moines et les prêtres, répondirent à tue-tête, miracle ! miracle ! et ce fut pendant tous ces cris de miracle que les sorcières furent brûlées ; que les cors des écuyers annoncèrent l’ouverture du tournoi ; que le hautbois du village fit danser les jeunes fillettes, et que le baron fit fustiger une vingtaine de vilains, pères de ces fillettes, lesquels avaient osé dire que le carme, ni le tibia, n’avaient pu ressusciter leur maîtresse qui n’était pas morte.

Ainsi, sur la même place, on voyait un