Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/221

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clochette sonne, il élève le corps du Sauveur ; marche aux serfs, Dieu dans ses mains ; le présente à leurs coups, et les serfs, abandonnant leurs armes, se précipitent à ses pieds, consternés et muets d’effroi ; quand le moine les voit dans la poussière, il excommunie l’imposteur qui se dit comte de Lansac et tous ceux qui le reconnaîtront pour tel, et les voue à l’enfer. À ces mots, les serfs se relèvent épouvantés, fuient, se dispersent, disparaissent. Florestan reste seul, seul avec la bonne Émilie ; les portes se referment, les moines remontent sur les remparts avec les croix, les bannières, les reliques ; et Florestan, chassé de son château, excommunié, maudit, abandonné de tous, entend les prières que les moines adressent au Ciel pour obtenir son retour du doux Jésus et de la Vierge immaculée.

Tant de malheurs l’étonnèrent sans l’abattre ; depuis l’ingratitude de Ga-