Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/243

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le sang des peuples dont son cœur embrassait la juste cause ! Il suit dans les combats un fils sourd à la voix de la raison et du devoir ; plusieurs fois il a repoussé le fer prêt à tomber sur sa tête, il a consumé sa vie à le défendre, à éclairer son esprit, à élever son âme ; et ce fils, dont il déplore le trépas depuis le moment où son trépas lui fut annoncé, ne reparaît à ses yeux, défiguré par le glaive et la souffrance, la raison pervertie par la superstition, couvert du sang de mille victimes, qu’armé de la torche incendiaire et du poignard parricide ! Malheureux père !… il tombe sous les coups d’un fils adoré… et maintenant qu’une main généreuse l’a retiré des flammes allumées par ce fils criminel… à la douleur de l’absence de cet enfant dénaturé, qu’il ne peut ni haïr, ni oublier, se joint l’indicible tourment de savoir auprès de lui sa fille chérie et digne de l’être, et dont la