Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/245

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 241 )

Solyman prodigua les soins d’un fils et d’un frère à la fille et au père ; mais son amitié pour eux fut fatale aux chrétiens, et surtout aux moines ; il n’accorda plus de quartier, malgré les prières du comte, aux malheureux tombés dans ses mains. Détruisons, disait-il, jusqu’au dernier, détruisons ces scélérats qui prêtent à Dieu leurs vices et leurs crimes, et rendent l’homme le plus dégoûtant et le plus affreux des animaux, après avoir fait de Dieu l’être le plus absurde et le plus cruel ; ils ont placé un moine sur le trône des mondes.

Heureusement les médecins arabes connaissaient mieux la nature de la lèpre que ceux de l’Europe ; et quoique les guérisons parfaites fussent rares, cependant elles n’étaient pas sans exemple. Quelques malades rendus à la santé sortaient des maladreries ; la Bible nous atteste la guérison de Marie, sœur de