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à la lumière, ouverts aux sentimens, l’expression du bien qu’elle lui faisait, et la certitude de celui qu’elle pouvait lui faire encore.

Sa piété filiale fut récompensée, ses charmes reprirent toute leur beauté, mais une beauté plus noble et plus touchante ; la pratique de la plus sainte des vertus et le souvenir de l’infortune, donnaient à ses traits une expression suave de douceur et de mélancolie ; il y avait en elle comme une trace d’inspiration, divine ; tous ceux qui la voyaient si jeune et si belle, conduisant les pas de son vieux père, détachée du monde et de ses vains plaisirs, toute à la misère d’un aveugle, éprouvaient un sentiment de vénération profonde. Florestan, sans connaître son noble dévoûment, l’appelait l’Ange de la fontaine des Rêves ; ceux qui la connaissaient la nommaient l’Ange de l’aveugle.

Solyman tenta vainement de retenir