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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/251

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le retenir dans la vie et rendre le jour à la perfide Gabrielle. Près de mourir, son espérance était plus vive ; l’ange ne pouvait plus tarder : il allait venir, ou pour le sauver, ou pour recevoir son dernier soupir. Cependant il ne venait point, et Florestan allait perdre à la fois l’espérance et la vie. Tout-à-coup la porte pesante retentit, s’ébranle, s’ouvre ; et l’ange, l’ange de la fontaine des Rêves apparaît à sa vue affaiblie. Le malheureux lui tend les bras ; Laurette accourt et lui donne quelques gouttes d’une liqueur puissante : cette nourriture le ranime soudain. Il la regarde et ne peut parler ; mais ces regards et ce silence disent : Je t’attendais.

Le comte de Toulouse, instruit de l’état de Florestan, se transporta dans la prison, accompagné des moines. Laurette disparut alors : un autre devoir l’appelait ; elle allait prêter à son père l’appui de ses bras et de ses yeux.