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renverser le trône et l’autel. Nous avons tous les trois rempli notre tâche, mais ils continuent la leur, ils font des missions ; et moi je gémis sur ma patrie aux lieux mêmes où la famille de Lansac se réfugia, fuyant le fanatisme et les moines.

Près de la Fontaine des Rêves il est un rocher immense ; des mains amies et fidèles, peut-être celles des serviteurs de l’aimable Laurette, en ont creusé les flancs, et ont préparé des retraites aux proscrits. Je vois d’ici la ronce dont les bras amoncelés voilent l’ouverture de ses sombres demeures, inconnues aux méchans. Les cris de vive le Roi ! indignement proférés par des barbares qui l’outragent, retentissent dans la plaine ; la flamme dévore les moissons, les maisons croulent, le sang coule[1], Dieu le veut !

  1. Hélas ! Nîmes ! Nîmes !