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jugé. Puisqu’on a brûlé des sorciers il y avait des sorciers ; je connais des juges qui les feraient brûler encore si on leur en livrait ; donc, s’il y en eut, il y en a. Voulez-vous en trouver, épurez les tribunaux, écoutez les dénonciateurs ; tel est mon nouvel avis. J’ai pour moi l’histoire sacrée et profane, ancienne et moderne, les avocats et les juges, les médecins, et surtout les théologiens ; Rome et Genève ; enfin, Dieu et les hommes. Je continue mon histoire.

Une fièvre ardente dévorait Gabrielle, les plus noires idées se présentaient à son imagination, sa douleur

    même ceux des grands faiseurs du parti. D’après leurs principes, les juges de 1793 auraient bien mérité de l’humanité, puisqu’un homme par cela seul qu’il est condamné par un tribunal est coupable. Malheureusement un jugement n’est trop souvent qu’un assassinat légal ; et en révolution, il n’y a de vrai que la victoire qui va d’un parti à l’autre, et la justice qui ne change jamais, mais qu’on viole presque toujours.