Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/35

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égalait son effroi, mais son effroi n’égalait pas son amour. Le sabbat, l’enfer, le pacte affreux qu’elle avait promis de signer, la colère de ce Dieu vengeur, de ce Dieu qu’elle allait répudier pour livrer son corps et son âme au démon l’épouvantaient ; elle voyait ses hideuses compagnes danser autour d’elle ; elle entendait les cris des démons ; elle sentait la patte du diable s’avancer sur sa bouche ; … et, faut-il le dire, à cette image tout son sang se révoltait ; elle se sentait entraînée par les vieilles sorcières vers l’horrible… de monseigneur ; jamais, s’écriait-elle, jamais !… À ce cri, Florestan paraissait et lui tendait la main ; il fallait, pour arriver à lui, passer devant ou plutôt derrière le diable… que ne fait-on pas pour un amant ! Gabrielle pleurait, le diable riait, et les sorcières faisaient le branle autour d’eux ; c’était un vrai sabbat, comme on voit. Heureusement ce n’était encore