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Florestan lui-même ; le nuage s’était rapproché, et la voix semblait partir de derrière la fenêtre :


Ma tendre Gabrielle,
C’est ma voix qui t’appelle ;
Réponds à mon amour,
Préviens le point du jour.

Je reviens de la guerre, et je reviens pour toi.
Les feux brûlans du jour et la nuit la plus noire,
Rien n’arrête mes pas, rien n’existe pour moi,
Que l’amour de ma belle et l’amour de la gloire.
Ma tendre Gabrielle, etc.

Je voulais…, mais ta porte est fermée aux verroux ;
Ma main n’a point trouvé l’ouverture secrète ;
Attends-tu que le jour ouvre l’œil des jaloux !
On s’égare la nuit, mais la nuit est discrète.
Ma tendre Gabrielle, etc.

Des rêves de l’amour ce n’est plus le moment ;
Éveille-toi, ma belle, et sors des bras des songes ;
Qu’ils disparaissent tous au retour de l’amant ;
La vérité vaut mieux que les plus doux mensonges.

Ma tendre Gabrielle,
C’est ma voix qui t’appelle ;
Réponds à mon amour,
Préviens le point du jour !…