Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/44

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Dès qu’il eut fini, le cri général répéta, viens belle, viens parmi nous ; le vin, les jeux, l’amour et les plaisirs, c’est le sabbat de la vie !… La voix de Florestan se fit entendre en s’éloignant : viens, belle amie, viens ; je t’attends au sabbat ; et le Diable toujours à la fenêtre ajouta : « Tu l’entends, il t’appelle : prends ta baguette, monte sur le balai qui est derrière la porte ; dis un mot et je l’enlève. »

Gabrielle, fortement sollicitée par ses désirs et par son amant, par la voix mielleuse du Diable et par les merveilles étalées devant elle, prit sa baguette, traça un rond, entra dans le cercle, se mit à califourchon sur le manche à balai ; et, fermant les yeux, elle allait prononcer les paroles prescrites ; quand se rappelant de la condition inévitable, elle frémit, rouvrit les yeux, et dit au Diable :

— Méchant, tu me tentes pour me