Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/50

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Comme il parlait, les flammes de l’enfer s’élancèrent de nouveau par la terre entr’ouverte ; elles éclairaient l’affreux spectacle des sorciers livrés à tous les désordres inspirés par l’ivresse et par la scélératesse des démons. Malgré tout le bruit du sabbat, les plaintes des damnés se faisaient entendre ; même Gabrielle aperçut quelques-uns de ces misérables qui, montant avec les flammes du fond de l’abîme, voulaient s’échapper par les crevasses de la terre ébranlée, et que les démons et les sorciers repoussaient dans l’enfer.

Quoi ! s’écria la malheureuse amante, je serais un jour livrée à ces tourmens affreux. — Oui, répondit le prince des ténèbres, mais ta vie sera heureuse. Tu seras riche et puissante, honorée et respectée. Tu seras mauvaise langue, rancuneuse ; tu n’aimeras que toi, et on t’appellera dévote. Tu seras toute au diable, et on te dira toute à Dieu. Je suis à