Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/49

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en étendant les bras, Florestan ! est-ce toi ! C’est moi-même, répondit la voix, cesse de te défendre, le démon m’a enlevé de la Palestine pour consommer le sabbat avec toi.

La fin du sabbat l’épouvantait moins ; mais ses mains qui cherchaient son amant se posèrent sur une énorme paire de cornes. Effrayée, elle les retira, les porta d’un autre côté, et toucha des griffes où elle croyait sentir des mains. En les retirant encore, elle saisit une énorme queue. — Ah ! l’horreur, s’écria-t-elle, c’est le diable !…

— Oui, c’est moi ! répondit-il d’une voix tonnante, c’est moi à qui tu t’es donnée ; c’est moi qui veux jouir de ma proie ; tu es à moi, je suis à toi ; je te servirai, puisque je te l’ai promis ; mais tu m’obéiras, puisque je suis ton Dieu. Demain, à pareille heure, tu verras Florestan ; mais aujourd’hui tu ne verras que moi ; c’est le droit du seigneur.