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« Tu es à moi, je suis à toi ; je t’accepte et je me donne. »

Cependant elle conjurait son bien-aimé de ralentir sa course ; le bien-aimé, sourd à ses prières, précipitait plus violemment encore le vol de son cheval parmi les vents, la foudre et les orages ; l’infortunée, préférant la mort au supplice de ce voyage, détache ses bras du corps de son cruel amant, et se jette au-devant de la foudre. Elle tombe ; sa chute est comme celle d’un rocher lancé dans l’abîme ; Florestan la regardait tomber, tout-à-coup le coursier se précipite sur elle, l’atteint, la saisit aux cheveux, remonte au plus haut des airs, la portant à sa gueule et la couvrant des flammes de ses naseaux.

Enfin le coursier et son cavalier descendent des régions supérieures ; Florestan enlève sa maîtresse de la gueule du terrible animal, il ne la met plus en croupe, mais devant lui, la presse dans