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restan la mena près des catacombes, parmi les restes des chrétiens et des infidèles égorgés. Gabrielle, jusques-là trop fortement émue par tant d’objets terribles pour pouvoir exprimer sa douleur, trouve enfin des larmes abondantes, gémit et pleure auprès de son amant, qui pleure et gémit comme elle ; mais toujours il pleure du sang et refuse de répondre à ses caresses.

Laisse-moi, lui disait-elle, ôter de ta tête ce voile qui me dérobe les traits charmans où se peignent ton âme et ton amour. J’ai quitté, tu le vois, le deuil dont je me couvris à ton départ ; j’ai repris ma robe de fête dès que ta main a touché ma porte ; dépouille-toi de ces voiles de la douleur. Tu le veux, répondit-il, tu le veux ; eh bien ! revois ton amant ! À ces mots, les vents soufflent avec furie, comme dans une nuit d’orage, le voile funèbre se détache et s’embrâse au feu des éclairs ; à leur éclat