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muniassent, damnassent, pressurassent les citadins et les vilains ; il leur prêtait main-forte pour les réduire, quand ils osaient résister ou murmurer ; mais lui, baron, ne voulait être excommunié, ni damné, ni pressuré. Il croyait aux foudres de l’Église ; il convenait qu’il serait perdu dans ce monde et dans l’autre s’il était excommunié, et c’est pour cela qu’il ne voulait pas l’être. Le comte de Lansac méprisait les moines et la théologie, mais il les craignait ; le baron était convaincu de leur divinité, mais il ne les craignait nullement. Aussi, l’un partit pour la croisade, n’en ayant nulle envie ; l’autre n’y alla pas quoiqu’il désirât fortement d’y aller. Les moines lui conseillèrent de se croiser, ç’en fut assez pour le décider à ne pas le faire. Quand il sut les miracles qui s’opéraient dans le château de Lansac, il se mit en embuscade, fit prisonniers une douzaine de moines, les mena bâillonnés dans