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son château, les fit mettre tout nus et attacher à des poutres, chacun vis-à-vis d’un serf, armé d’une poignée de verges.

Mes amis, leur dit-il, je sais que vous avez le pouvoir de lier et de délier sur la terre comme au ciel ; mais je ne souffrirai pas que vous me liez malgré moi ; je veux, au contraire, que vous fassiez pour moi ce que Notre Sauveur ne m’a pas donné la puissance de faire moi-même. Je suis noble, haut et puissant seigneur, baron de Languedoc, et vous êtes tous des fils de vilains, ou, tout au plus, de bourgeois, et vous me devez obéissance et respect, corbleu !

Vous pouvez faire des miracles, je le sais, il s’en fait au château de Lansac ; mais, corbleu ! je ne veux pas qu’il s’en fasse dans le mien. Il ne me plaît pas de me croiser, je veux rester chez moi, parce que… Mes serfs, gens éloquens, vont vous dire le reste, corbleu !

Il fit un signe, et les serfs frappèrent