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CHAPITRE XVIII.

Les Moines dans la trappe.


Le baron eut d’abord l’idée d’affamer ses prisonniers ; il jugea l’expédient trop long. Les moines ont le gosier sec, d’abondantes libations leur sont nécessaires, dit-il, altérons-les. Il fit donc faire, exprès pour eux, des saucissons, des langues fourrées, des pâtés de lièvre, viandes ecclésiastiques, saupoudrées d’une grande quantité de sel et de poivre, de poivre surtout, nommé, en Languedoc, civado de capelan, avoine de prêtre. Ils se gorgèrent de ces mets perfides ; leur gosier, irrité, s’enflamma ; leur bouche devint noire comme celle d’un hérétique.