Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/83

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Alors, les bons pères, rêvant la cave du couvent, firent vœu de l’aggrandir de moitié, si jamais ils pouvaient revoir ses voûtes. Alors, malgré l’horreur de l’eau, dans laquelle ils avaient été élevés, ils connurent toute la grandeur du miracle de Moïse faisant, d’un coup de baguette, jaillir une source des flancs d’un rocher. Le baron était au-dessus d’eux, choquant le verre avec ses gens-d’armes, et chantant des chansons à boire, autour de l’ouverture du souterrain.

Au bruit de ses chansons, les moines, errant dans les vastes cachots du château pour trouver une issue, accoururent sous l’ouverture. Le doux glouglou des bouteilles et le choc des verres irritèrent leur soif impatiente ; leur vaste bouche s’ouvrait de toute la puissance de leurs mâchoires ; et, semblables aux oisons sur une terre aride, quand l’orage s’amasse dans la nue, ils élevaient